Les enjeux économiques du Québec et du Canada depuis le début de la pandémie ont eu un impact important sur la santé mentale des entrepreneurs et sur les dynamiques des milieux de travail. Lors de l’événement ExpoEntrepreneur (#EE21) qui s’est déroulé du 15 au 19 mars, plusieurs experts et professionnels ont pu discuter de leur expertise et aborder certains enjeux de cette crise économique et sanitaire. Voici quelques idées éclairantes pour l’avenir.
Ce n’était pas « mieux avant »
On l’a souvent entendu, ce souhait que les choses redeviennent comme avant. Est-ce vraiment une bonne idée ? Selon l’ambassadeur en santé mentale Martin Enault, président de l’organisme d’aide Relief (anciennement ReVivre), le portrait était loin d’être parfait en entreprise. Dans le cadre de la conférence sur le leadership empathique, Martin Enault a partagé son parcours d’homme d’affaires et ses enjeux de santé mentale, dont son diagnostic de bipolarité. « La réalité, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de monde dans le milieu des affaires qui n’ont pas fait face à des enjeux de santé mentale. Que ce soit dans leur famille, dans leur entreprise ou ailleurs », explique-t-il.
Pour lutter contre cette « autre pandémie » — celle que les professionnels de la santé craignent — il faut changer plusieurs conceptions liées au travail. Par exemple, cesser de valoriser les semaines de travail excessives.
« Être entrepreneur, ça vient avec les labels de Superwoman et de Superman. Ce qui est complètement faux. Il y a personne qui est créatif dans la vie parce qu’il a travaillé 90 heures semaine; parce qu’il ne mange pas, ne s’entraîne pas, ne dort pas… » décrit-il.
Il insiste : il faut cesser de valoriser ce genre d’habitude et féliciter le travail excessif. Martin avoue lui-même avoir fait partie de ceux qui s’en vantaient.
Il faut plutôt prendre soin de soi, en prenant des vacances ou en allant chercher de l’aide auprès de ressources comme Relief, dont la mission est de « Soutenir les personnes vivant avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité, ainsi que leurs proches, pour leur permettre de continuer d’aller de l’avant ». Également, ExpoEntrepreneur a mis en place le Cercle de l’Entraide pour permettre un soutien et favoriser une entraide auprès des entrepreneurs. Si vous faites face à des conflits ou des enjeux en milieu de travail, Maïkana a développé une offre de formation spécifiquement pour les milieux corporatifs.
Si vous souhaitez assister à la conférence, elle est disponible en ligne sur Facebook. La vidéo inclue l’excellent panel fait d’expertes en leadership empathique : avec Sévrine Labelle, Sophie Tarnowska, Kahina Julie Ouerdane et animé par Dorothy Rhau.
Il faut se rapprocher de la nature
Co-fondateur de l’Université dans la Nature (UDN), Hubert Mansion persiste et signe : le pouvoir de la nature demeure sous-estimé. « Il faut retrouver notre aspect émotionnel à la nature. »
Selon lui, la nature doit être au cœur de l’éducation, de la santé, de l’urbanisme et de bien d’autres secteurs, y compris l’entrepreneuriat. La spécificité de l’Université dans la Nature est son approche scientifique; dont la littérature est de plus en plus vivante, mais dont les résultats et les conclusions sont loin d’être unanimes.
Lors d’une conférence de 30 minutes sur La santé mentale des entrepreneurs, Hubert a présenté comment la nature peut être un précieux outil de santé. L’être humain a évolué dans un milieu naturel pendant des millions d’années, mais l’environnement moderne dans lequel nous vivons aujourd’hui n’a pourtant rien de « naturel ».
Ce mode de vie métro-boulot-dodo (bien qu’il fasse moins de sens en pandémie!) demande une attention constante et illimitée. Or, l’être humain a une attention limitée! En présentant différentes études menées, Hubert a expliqué comment la simple observation de la nature pouvait régénérer la capacité de concentration et diminuer la fatigue visuelle et le stress. L’Université dans la Nature a réalisé plusieurs balados expliquant différentes recherches et leurs conclusions, comme la fascinante étude de Biomusic réalisée avec McGill.
Dans la même lignée d'idée, Maïkana intègre la nature comme un élément essentiel dans son approche du volet formation. La formation LOÜP s’adresse aux professionnels du milieu de l’éducation, aux entreprises et organisations ainsi que pour les professionnels de la santé et des services sociaux.
Psst*
La fondatrice de Maïkana, Laura Ducharme, a également participé à ExpoEntrepreneur à la table ronde « Du solopreneuriat (ou travail autonome) à l’entrepreneuriat ou comment créer encore plus d’impact au service de sa vision personnelle ». Les contenus seront disponibles même après l’événement sur le site Web de l’événement, mais il faut être inscrit (c’est gratuit!)
Comments